La statue du Christ-Roi       par    Gérard Rey

Vu de Chetseron, lieu-dit situé au-dessus de Crans-Montana, le village de Lens ressemble à un bateau qui s’avance dans la plaine du Rhône et dont la colline du Châtelard est la proue.


Le Châtelard depuis Chetseron - © Denis Rey

La colline du Châtelard !

De tout temps, cette colline, d’abord Mont de Granges, puis de Lens, a fasciné l’imagination des villageois. Pendant des siècles, de petits champs de seigle, d’orge et d’avoine ont couvert ses flancs alors qu’une forêt de pins et de mélèzes en couronnait le sommet.


Le Châtelard depuis le bisse de Clavau - © Denis Rey


Sa situation exceptionnelle au centre du Valais a permis, en 1895, la signature d’un contrat entre la commune de Lens et l’Office fédéral topographique pour l’établissement d’une borne trigonométrique.

Dans l’esprit des Lensards, cette colline du Châtelard suggérait le Calvaire où le Christ avait été crucifié.

Coucher de soleil sur le Châtelard - © Pascal Rey

Ramuz lui-même cite dans son Journal en 1908 :
«… Et aussi une colline, un véritable Golgotha de primitif, derrière le gros bloc de l’église. » Plus loin : « 

Voilà qu’on a sonné pour le Saint Sa-crement. C’était la fem-me qui mourait. Il y avait de gros nuages déchi-rés sur le Golgotha tout noir.»

Cette colline était donc destinée à jouer un rôle religieux.

Vers les années 1800-1820, un pieux paysan de la paroisse, Benoît Bagnoud, avait conçu le projet d’établir un che-min de croix qui se ter-minerait au sommet de la colline. Il ne se réa-lisa pas, certainement à cause d’obscures riva-lités.

Face aux difficultés ma-térielles et spirituelles engendrées dans le monde par les crises et les révolutions de toutes sortes, le pape Pie XI, en l’Année Sainte de 1925, publia une ency-clique sur la Royauté du Christ.


Un monument au sommet du Châtelard ?

Cette encyclique a certainement frappé l’esprit du Chanoine du Grand-St-Bernard et prieur de Lens, Pierre Gard.

Petit à petit a germé dans son cœur l’idée de réaliser une œuvre à la gloire du Christ. Puis, à l’approche de l’année 1933, anniversaire du 19e centenaire de la mort du Christ, un projet s’est fait jour: la construction d’un monument au sommet du Châtelard, en l’honneur du Christ-Roi.

statut-christ-roi-plaquette-2 En 1931, il s’adresse à ses paroissiens en ces termes: «Notre cher Valais possède des points de vue remarquables. Parmi ces points de vue, le Châtelard vient à l’un des premiers rangs. Situé aux confins des trois districts de Sion, d’Hérens et de Sierre, il domine presque toute la vallée du Rhône. Depuis bien des années, nous caressons le projet d’ériger, sur cette superbe sommité, un monument à la gloire de Dieu. Notre projet comprend non seulement l’érection d’un chemin de croix, le long de la montée au point culminant, mais encore la construction d’un oratoire dédié à Notre Dame du Perpétuel Secours. Cet oratoire sera surmonté d’une grande statue en bronze doré représentant le Christ-Roi.»

Plaque commémorative apposée au pied de la statue

Le projet ajourné

Malgré les nombreux dons reçus, dont la valeur oscillait pour la plupart entre 1 et 20 francs, la somme était nettement insuf-fisante pour réaliser son projet: la construction d’une statue de 15 mètres de haut, socle compris, dont le coût était estimé à 15'000 francs.

A cette époque, l’argent se faisait rare dans cette population locale et la situation économique était difficile. C’est donc, la mort dans l’âme, que le prieur Gard publie dans le bulletin paroissial de septembre 1933, l’information suivante:

Statue du Christ-Roi sur le Châtelard

«Faute de ressources nécessaires, nous sommes forcés d’ajourner l’érection de cette statue. Dieu veuille que cette belle œuvre projetée depuis plus de deux ans, ne tarde pas trop à se réaliser.

Une statue en l’honneur du Christ-Roi sur la remarquable sommité du Châtelard est vraiment à sa place. C’est un hom-mage de reconnaissance envers notre divin Sauveur dont nous célébrons cette année le 19e centenaire de la Passion et de la mort. Cette statue est le complément du chemin de croix, qui fut béni dernièrement.

En effet, il est naturel qu’après le chemin de croix, qui nous rappelle les humiliations et les souffrances de l’Homme-Dieu, suive un monument en souvenir du triomphe de ce Roi de gloire à qui tout honneur est dû au ciel et sur la terre.»


Le chemin de croix du Christ-Roi, 9ème station - © Denis Rey

Le chemin de croix

Si le monument n’a pu être érigé en 1933, par contre, le chemin de croix, projeté plus d’un siècle auparavant par Benoît Bagnoud, a été réalisé par son petit-fils François Bagnoud, ancien président de Lens. Un arc encadre la première station et porte, gravée dans la pierre, l’inscription  J N  19 33  R J (Jésus de Nazareth, Roi des Juifs).  Plus bas, s’inscrivent aussi les initiales B  F (Bagnoud François).

Ce chemin de croix a été béni le 4 juin 1933. Le prieur Gard relate cette cérémonie: «Notre beau Châtelard fut témoin d’une touchante cérémonie religieuse dans l’après-midi de la Pentecôte. Pendant que les cloches de notre église paroissiale sonnaient à toute volée, une grande procession à laquelle prenait part Mgr Bourgeois, Prévôt du Grand-St-Bernard, se dirigeait vers la colline du Châtelard, où un charmant chemin de croix vient d’être érigé, grâce à un généreux paroissien. Une procession au Châtelard est un événement mémorable et inconnu jusqu’à ce jour dans les annales de notre paroisse.»

Un projet diocésain

Le projet de construire une statue au Châtelard, malgré l’échec financier, n’est pas abandonné par le prieur Gard. Au contraire. Avec l’approbation de l’évêque, il ouvre une nouvelle souscription qui, grâce à l’aide de la presse valaisanne, obtient un large succès.

statut-christ-roi-9
1935, durant les travaux © Fonds 100e
Le prieur Gard écrit au début janvier 1935: «En moins d’une année, il nous fut donné de recueillir environ 20'000 francs pour cette belle œuvre. Cette somme importante qui serait plus que satisfaisante pour l’érection d’un monument de 15 mètres de haut, suivant notre plan primitif, ne suffit certainement pas pour l’exécution de notre plan actuel, d’un monument d’une hauteur de 30 mètres. Pour réaliser ce dernier plan, il ne faut pas moins de 35'000 francs. C’est beaucoup, surtout en ces temps de crise financière. Nous avons lieu néanmoins d’espérer que la divine Providence qui nous a inspiré cette sainte entreprise et qui l’a visiblement bénie jusqu’ici, daignera nous aider pour la mener à bonne fin dans le courant de cette année.»

Son espoir se transforme en réalité. Un monument de trente mètres de haut sera édifié sur la colline du Châtelard.

La décision prise de construire dédormais un monument en l’honneur du Christ-Roi, il importe d’en donner une repré-sentation humaine. Le prieur Gard se renseigne, se documente, collectionne des photos de statues du Christ-Roi érigées en France, en Belgique, à Rio…

statut-christ-roi-10 Après une mise en commun des propositions, avec la collaboration de l’architecte Louis Gard, cousin du prieur, et de l’ancien président Bagnoud, le projet choisi est mis à exécution. Dans l’idée des concepteurs, la coiffure de la statue représente une mitre.
Le visage hiératique du Christ-Roi © Fonds 100 e


Du rêve à la réalité

Le prieur Gard confie à Louis Gard, architecte à Martigny, l’élaboration des plans de la statue. La réalisation est attribuée à la maison Franscini et Lorenzetti à Locarno et le modelage à l’artiste Coter de Bergame (Italie).

Durant l’hiver 1934-35, des paroissiens préparent l’emplacement en démolissant un grand roc pyramidal au sommet du Châtelard et en nivelant le sol. L’entreprise Joseph-Louis et Philibert Barras de Chermignon se charge de la construction du socle d’une hauteur de 15 mètres. Le montage de la statue est confié au sculpteur Casanova de Monthey, en ajustant sur une ossature métallique les plaques de cuivre en provenance d’Italie.



La sphère de granit de la chapelle - © Denis Rey

L’acheminement des matériaux nécessaires à la construction, au sommet de la colline, est source de préoccupations. Finalement, tous les éléments sont amenés, soit de la gare de Granges, soit des environs du village, par des chars attelés à des mulets, et déposés dans les environs actuels du terrain de football. De là, un treuil manœuvré par Pierrot Bagnoud les transporte sur le chantier.

L’un ou l’autre, parmi les anciens de Lens, se remé-morent, avec émotion, le jour où deux ouvriers de l’entreprise Barras tirèrent, de Chermignon à Lens, un petit char à quatre roues sur lequel était déposée une sphère surmontée d’une croix, œuvre réalisée dans les dépôts de l’entreprise. Cet ouvrage représentant la sphère terrestre sous la protection de la croix, est posée sur le toit de la chapelle au pied de la statue


La chapelle de Notre Dame du Perpétuel Secours

La chapelle, aménagée sous le socle de la statue et bénie sous le vocable de Notre Dame du Perpétuel Secours, a été décorée par Adrien Sartoretti de Sion.

Sur la voûte trône le Christ-Roi. Sur les côtés sont peints saint Maurice avec la palme du martyr, saint Théodule et sa cloche, saint Pierre aux Liens, saint Bernard de Menthon et le dragon.

Sur l’arche d’entrée, les ar-moiries de tous les districts valaisans entourent celles de Sierre.

Saint Maurice, saint Théodule - © M. Praplan

Saint Pierre aux Liens, saint Bernard © M. Praplan

Dans cet oratoire, la place d’honneur est occupée par une icône orthodoxe, une copie de Notre Dame du Perpétuel Secours, réplique de la Madone dite de saint Luc, l’évangéliste.

Dans le calme et dans le silence profond du lieu, le pèlerin ou le touriste découvre cette œuvre remarquable.

L’image originale est une peinture sur bois, de style byzantin. Sur un fond éclatant, apparaît la Vierge Marie portant, sur son bras gauche, l’Enfant Jésus. Un voile bleu foncé couvre sa tête que ceint une riche couronne. Sur la partie supérieure du voile apparaît une étoile rayonnante. L’Enfant Jésus est dans les bras de sa Mère. Mais, au lieu d’arrêter son regard sur elle, il rejette la tête un peu en arrière et tourne les yeux vers un objet qui répand sur son doux visage un certain sentiment de frayeur. Ses deux petites mains serrent la main droite de sa Mère comme pour implorer sa protection.

ndpsecours

Icône de Notre Dame du Perpétuel Secours © Dominique Musy

Il se jette si vivement vers elle que sa sandale du pied droit se détache et n’est plus retenue que par une courroie. La pose de l’Enfant Jésus ainsi que le sentiment d’effroi dans tous ses traits s’expliquent par la présence, un peu plus haut, de l’archange Gabriel, tenant dans les mains une croix surmontée d’un titre qu’il présente à l’Enfant avec quatre clous. Plus loin, l’archange Michel porte dans ses mains un vase d’où s’élèvent la lance et le roseau avec l’éponge.

La frayeur de l’Enfant est donc provoquée par la pré-sence des instruments de sa future passion.

Notre-Dame-du-Perpetuel-Secours-4

Ce qui caractérise ce tableau, c’est le visage de la Madone. Dans le regard de Marie, on sent une indéfinissable et douce tristesse, mêlée à une tendre compassion. Elle aussi a vu la croix qu’on présente à son Fils; son cœur souffre, mais avec quel calme, quelle sérénité, quelle céleste résignation!

Ainsi, sur la colline mythique du Châtelard et dans un environnement grandiose, la Vierge Marie établit le lien entre l’Enfant Jésus et le Christ dans sa Royauté.

Notre Dame du Perpétuel Secours - Détail

N’est-il donc pas naturel d’évoquer dans cet oratoire la prière de Paul Claudel:

Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Parce qu’il est midi,
Parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée!


La bénédiction

Le 22 septembre 1935 eut lieu la bénédiction de la statue du Christ-Roi, journée mémorable dont le prieur Gard, témoin privilégié, relate le déroulement:

«Messe pontificale célébrée par son Excellence Monseigneur l’Evêque du diocèse, assisté de six chanoines de sa cathédrale et de tous les étudiants du Grand Séminaire. Plus de 4 mille personnes accourues de toutes les parties du diocèse ont pris part à cette belle manifestation religieuse.

On remarquait entre autres, Monseigneur Bourgeois, Prévôt du Grand-St-Bernard, accompagné d’un certain nombre de ses religieux, tous les Pères Rédemptoristes d’Uvrier, de nombreux magistrats des districts de Sierre, de Sion, de Conthey et de Martigny. L’Etat du Valais a bien voulu se faire représenter offi-ciellement à la fête par son président, M. Lorétan, accompagné de son chancelier et de son huissier. A la messe, Monseigneur Delaloye, Grand-Vicaire, fit l’éloge des martyrs thébéens. Les chants furent exécutés avec art par les trois chœurs de Sion, de Sierre et de Lens, sous l’habile direction de MM. G. Haenni et Timmermans, recteur de Sierre. A trois heures de l’après-midi, son Excellence Monseigneur Victor Bieler procéda à la bénédiction de la statue et fit ensuite une magnifique instruction sur le Christ-Roi. Puis, après l’exposition du Saint Sacrement sur l’autel, eut lieu la consécration du diocèse au Sacré-Cœur, le chant du «Te Deum» et la bénédiction du Saint Sacrement. La cérémonie fut clôturée par le cantique «Grand Dieu nous te bénissons», chanté par toute la foule avec accompagnement des trois fanfares de la paroisse. Belle et sainte journée dont la paroisse de Lens conservera un souvenir impérissable.»


De la mitre à la couronne

statut-christ-roi-11

En ce 22 septembre 1935, l’enthousiasme est général. Cependant, un sentiment de malaise, indéfinissable, presque imperceptible, agite les esprits de quelques paroissiens. Mais quoi?

Au fil des visites au Châtelard, cette sensation augmente, se précise. C’est la coiffure du Christ-Roi!... La mitre paraît insignifiante et disproportionnée sur ce monument impressionnant et ne donne pas au Christ-Roi un symbole de solennité. Les discussions s’animent.

Les Lensards, bientôt, assimilent cette mitre à un vulgaire bonnet militaire qu’un soldat a posé de travers sur la tête. Ils font com-prendre au prieur qu’ils ne veulent pas de ce couvre-chef et qu’un changement s’impose.

Deux citoyens, Dischinger, le forgeron du village, et Pierrot Bagnoud, le fils de l’ancien président, sont les principaux partisans d’une transformation. Pierrot Bagnoud esquisse des dessins et finalement présente les plans d’une couronne ornée de pierres de différentes couleurs. Le projet obtient l’assentiment du prieur Gard. Alors, dans sa forge du Dailly, Dischinger, en véritable artiste, réalise la couronne qui va remplacer la mitre et donner au Christ-Roi puissance et majesté.

 

Le Christ-Roi coiffé de sa mitre originale © Gérard Rey


statut-christ-roi-12

La statue du Christ-Roi provoque aussi la fierté des Tessinois. Le journal Giornale del Popolo du 13 juin 1935 publie l’article suivant:

«Une gigantesque statue du Christ-Roi

Ces derniers jours, des Tessinois, la firme Franscini et Lorenzetti de notre ville de Locarno, avec la collaboration d’artistes et d’ouvriers spécialisés, ont achevé la colossale statue du Christ-Roi, faite de cuivre, qui trônera sur la montagne de Lens et dominera toute la vallée du Valais. Nous l’avons admirée, divisée en trois pièces, montées dans les grandes ferrières des frères Cattaneo à Giubiasco, qui en ont soigné l’armature intérieure en calculant à la perfection sa résistance  et son poids, choisissant la matière la plus indiquée et la moins lourde. De style plutôt byzantin, l’effigie du Rédempteur se dresse en bénissant. Le visage royal, le geste hiératique, la croix pressée sur la poitrine et posée sur un globe, elle s’élèvera sur un piédestal qui mesure pas moins de seize mètres pour former un tout extrêmement imposant. Les lignes sobres, d’un artistique grandiose, lui donnent une expression auguste, faite de majesté et de puissance.

Démontée pour l’heure en ses différentes parties, la statue sera de suite transportée sur le lieu d’érection d’où elle montrera au peuple du canton le chemin qui conduit à la paix, à l’amour, au salut.» 


 Le Christ-Roi coiffé de sa couronne du 50e de 1985 © M. Praplan

Le cinquantenaire

statut-christ-roi-13
Le Christ-Roi et sa couronne du 50e de 1985 © M. Praplan

Au fil des années, la rouille et l’oxydation ont accompli leur travail de destruction sur différentes parties de la statue. La cou-ronne est rongée par l’humidité et n’est plus fixée à la tête du Christ-Roi que par quelques lambeaux de cuivre.

Ainsi, à l’occasion du cinquantième anni-versaire de la statue, en 1985, d’im-portants travaux de rénovation sont en-trepris: le nettoyage et le colmatage des brèches, la pose de nouvelles plaques de cuivre, la peinture, la restauration du socle de béton, l’assainissement de la toiture de la chapelle, le rafraîchissement des peintures murales et le remplacement de la couronne.

Le Valais au Christ-Roi

statut-christ-roi-plaquette-3
Plaque souvenir de 1935 © M. Praplan
Le prieur Gard a fait du Christ-Roi un sanctuaire diocésain et valaisan comme l’exprime l’inscription qui figure sur le socle: Le Valais au Christ-Roi. Il voulait que l’image du Christ soit toujours présente dans l’esprit de ses paroissiens. De près ou de loin, dans les champs ou sur les chemins, la statue leur rappelait la royauté du Christ.

Soyons donc reconnaissants à tous les acteurs de cette œuvre. La construction du monument du Christ-Roi résulte d’une conviction, d’une confiance, d’une foi profonde. Dans son procès, face aux insultes, les seuls mots que Jésus prononce sont des mots d’amour. Voici un Roi qui ne juge pas, qui ne gouverne pas, voici un Dieu qui ne nous impose rien, mais qui s’adresse à son peuple. Oui, Dieu est Roi, parce qu’il ne nous gouverne pas, et, bien plus, parce qu’il nous laisse libres de le suivre ou non.

Nous le faisons alors librement régner sur nos vies.

Depuis 1935, les fidèles des environs et du Valais y accourent pour témoigner dévouement à leur Roi. Que de prières y ont été adressées au Créateur! Que de chemins de croix ont fait revivre les étapes de la crucifixion du Christ! Que de louanges ont été adressées au Seigneur en contemplant le spectacle grandiose de la nature qui entoure le Christ-Roi!

Le Christ-Roi dans son cadre naturel - © Denis Rey

Actuellement, le Christ-Roi fait partie du patrimoine lensard et valaisan. Depuis 75 ans, il se dresse comme une vigie, comme un phare sur le village de Lens et sur la plaine du Rhône.


Le Christ-Roi dominant la plaine du Rhône - © Pascal Rey
Son nom a été adopté par des sociétés locales et est devenu leur protecteur: le groupe scout Le Christ-Roi, le chœur de Dames l’Echo du Christ-Roi, le FC Lens et son stade du Christ-Roi, le foyer pour personnes âgées Le Christ-Roi.


Quelques chiffres

Coût de la construction 42'000 francs
Hauteur de la statue 15 mètres
Hauteur du socle 15 mètres
Hauteur de la chapelle 5 mètres
Hauteur du visage de la statue 2 mètres
Circonférence de la couronne 5.10 mètres
Circonférence de la base statue 10.20 mètres
Poids de la couronne 120 kg
Poids de la statue 6'200 kg
Nombre de marches intérieures 84

Trois échelles, à l’intérieur du monument permettent d’accéder au faîte de la statue.

Et aujourd'hui ?


Le Christ-Roi serti dans le clocher de l’église Saint André de Chermignon d'en-bas © Pascal Rey

De la construction du Christ-Roi à nos jours, le monde économique, culturel et religieux a bien changé.

Alors, quel rôle joue encore ce Christ-Roi?

Des célébrations religieuses et des che-mins de croix y sont régulièrement or-ganisés. Dès que la neige a disparu, tous les jours, des gens visitent le site: beaucoup de touristes, de vacanciers, des amis de la nature, des écoliers.

De nombreux fidèles de tout âge, seuls ou en groupes, viennent offrir à Dieu leurs joies, leurs peines, leurs soucis, leurs difficultés par l’intermédiaire de Notre Dame du Perpétuel Secours et du Christ, Roi de l’Univers.

Ils perpétuent ainsi l’œuvre du prieur Gard.